Frédéric HELBERT, journaliste d'investigation

Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie. (Albert Londres)


Brignoles: Laurent Lopez danse avec les « stars »! Le nouveau feuilleton « mortel »…

Publié le 15/10/2013 à 05h24 | , , , , , , , , , , , ,  | Écrire un commentaire

 Le drapeau bleu-marine flotte du coté de Brignoles. Laurent Lopez, le « Rocky » d’un Front National en transe. Au PS, et à l’UMP on s’étripe. « Politique, ton univers pitoyable ».

Son nom est partout. Son image s’affiche sur tous les écrans. Les reporters enchainent les reportages. Les commentateurs enchainent les commentaires. Les joueurs des amicales de pétanque locale aussi. La toile chauffe.Qui n’a pas tweetté sur Laurent Lopez. Le voila de Brignoles à Paris, arrivé comme un TGV dans les sièges des grands partis, dans les salles de rédaction, chez Madame Michu. Oui, Laurent Lopez danse avec les stars!

Laurent Lopez, l’ancien boxeur et ex-cadre commercial est devenu soudainement l’incontournable vedette du champ politique,, du PAF,des réseaux sociaux… Celui qui a mis a bas au 1er round le PS, au second l’UMP. Victoire aux points tranquille. Qui ne souffre discussion. Une belle avance à la fin d’un match que tout le monde regardait avec espoir ou angoisse, et toute la palette des sentiments possibles. Alors les reporters ont enchainé les reportages, les éditorialistes les éditos. jusqu’à en étouffer le champ médiatique…

Mais victoire Laurent Lopez a donc remporté quoi au juste pour déclencher une telle vague?. Présidentielles? Législatives? Municipales?  Européennes? Jeux Olympiques?

Nnn, non! Laurent Lopez a juste remporté dans une « mégapole » de 17000 habitants une élection cantonale partielle! L’avenir dira si ceux qui y ont vu là le signe d’un tremblement de terre politique, la fin, la vraie, d’un film ou à la fin se retrouvent toujours face à face le PS et l’UMP. S’il va falloir vraiment valser à trois désormais.

Mais madre de Dios, faut-il vraiment quand on fait les comptes, et que l’on en revient aux chiffres assurer que plus rien ne sera jamais comme avant?

Parce qu’au rayon raz de marée, c’est quand même pas le Pérou !. 5031 (Cinq mille trente et une personnes) ont voté pour le candidat du Front National et assuré sa victoire. L’avenir dira ces  5031 là, ont fait tout basculer, bouleversant à jamais la donne politique, instaurant une nouvelle danse électorale à trois…

Car l’on semble l’oublier un peu vite. Voila une élection cantonale partielle, qui avait été consacrée par avance comme un événement majeur. La disparition du PS au Premier tour? Diable! Si petit fut le scrutin, grand était le symbole nous disait-on et les grandes forces traditionnelles  d’en appeler entre les deux tours « le Front Républicain » au secours. Lequel ne s’est pas déplacé, pas plus que la majorité absolue des électeurs concernés.

Et c’est bien peut-être, enfin ce que j’en dis, sur ce constat plutôt effrayant qu’il faudrait se pencher: C’est l’abstention qui au final a remporté le pompon: taux record de 54,7 %. Désaveu cinglant pour tous, non?. Une élection jugée si importante et plus de la moitié du corps électoral qui ne se déplace pas? Y’a comme qui dirait un malaise entre la Politique censée passionner les français, et leur capacité à aller glisser un bulletin dans l’urne. Cela ne date pas d’hier nous dira-ton, et les français sont là aux grandes échéances se rassure t-on.  Cela reste à voir. Le désenchantement des uns et des autres, les vies qui partent en sucette dans un pays rongé par le chômage, le pessimisme,  la lutte parfois simplement pour une vie décente, les affaires qui touchent et gangrènent tous les partis, les règlements de compte au sein de formations ou d’un gouvernement où l’on s’entretue gaiement,  le train de vie de nombre d’élus, le delta entre les beaux discours et les vilaines habitudes qui perdurent (cf. le reportage photo impromptu sur le blog consacré au déplacement de la garde des Sceaux, Madame Taubira à Strasbourg, qui a cartonné d’une manière incroyable et généré des commentaires d’une telle violence que j’ai préféré ne pas les publier), tout çà, tout çà, fait que la France et les français en viennent (corrigez-moi si je me trompe) à ne plus croire en la politique, la Politique au sens noble du terme, la gestion des affaires de la cité, pour le bien des uns et des autres.

Reste les 5031 personnes qui se sont déplacées pour ce que le Front National affirme être un vote de pleine adhésion. Qu’il en soit ainsi ou non, ils ont fait roi d’un petit canton leur champion qui a mis KO ses adversaires. Les cadors du parti « Bleu Marinne » croient durs comme fer désormais à une irrésistible ascension. D’autant que non loin de Brignoles, pataugeant dans une bouillabaisse dont ils ont le secret, Les socialistes marseillais en lisse pour la primaire pré-municipale ont offert un spectacle de guignols. obligeant Jean-marc Ayrault, à un oenième recadrage pour demander à la mauvaise perdante du 1er tour, Marie-Arlette Carlotti -ministre de la famille (et quelle famille!)- de se calmer, et de modérer ses propos. Favorie supposée pour faire face à l’inénarrable Jean-Claude Gaudin à l’heure des prochaines municipales, la candidate du gouvernement arrivée bonne dernière de la primaire, et éliminée de fait, elle a accusée la gagnage de l’exercice,  la bouillante et bouillonnante Samia Ghali, figure des quartiers Nords de Marseille et « formidable cliente » comme l’on dit dans notre jargon médiatique, de « clientélisme« . Le propos est arrivé jusqu’aux oreilles de François Hollande parti signer des contrats en or en Afrique du Sud, alors que sa côte n’en finit pas de plonger, et qu’aucun président de la Vème République n’a jamais connu pareille déconfiture. Hollande, entre deux signatures, a appelé Ayrault, qui a appelé Carlotti, laquelle s’est désormais rangée sagement derrière Patrick Menucci, cacique d’un PS marseillais, qui n’en finit pas de s’embourber dans l’affaire Guérini.

Au passage, Ayraut a fustigé l’UMP, responsable selon lui de la victoire du désormais fameux Laurent Lopez, nouvelle figure de proue du FN et du non fonctionnement du traditionnel « Front Républician » ! Ataque-riposte: JF Cope, patron d’une UMP ou ça se flingue sec entre « caïds » du parti, a invité le premier ministre à « reprendre ses esprits ». Son ennemi intime, François Fillon, (l’homme au beau château, qui n’est pas de famille), jouant désormais sa carte personnelle, allant jusqu’à flirter sans prendre de gants avec le Front National, et à prendre sans cesse ces distances avec Niclas Sarkosy « dont il faisait les pompes chaque matin » grince un ancien ministre, s’en est allé appeler sur TF1  à un vote sanction du PS aux prochaines municipales. Dénonçant la mise en place d’un assommoir fiscal, (oubliant selon les experts, qu’il ne s’était pas privé de l’utiliser au détriment notamment des classes moyennes). Et n’hésitant pas à recourir une nouvelle fois à un vocabulaire hérité d’une période noire de notre histoire, mais que ne renierait pas la « famille » le Pen, en appelant au « redressement national« .

Si de Gaulle était encore là, il détournerait sa fameuse formule de mai 68 ironise un cadre frontiste se réjouissant de ces petits « meurtres entre amis ». Car cette fois on a droit à la fois a une sacrée « chienlit »!  Le Front tout entier goute encore l’ivresse de sa victoire, présentée comme le socle d’une conquête nationale à venir. « va y’avoir du sport » dit en se frottant les mains un colosse ami de Laurent Lopez, l’ancien boxeur, qui assommé tous ses adversaires, se gargarise, et n’hésite pas à qualifier sa victoire de « divine surprise ».

Voila donc la « main de dieu » qui apparait dans le paysage politique français qui ressemble à une mauvaise « pièce de boulevard ». Il est temps, malgré la rupture d’un ligament, accident du travail) que je reparte sur une jambe vers des horizons où le jeu politique n’apparait pas moins simple. Cap incessamment sous peu sur Beyrouth, là même, ou les hommes du Hezbollah qui re font pas dans la dentelle en Syrie en ce moment et préparent une nouvelle offensive de grande ampleur, avaient planté dans les ruines d’un Beyrouth dévasté par les bombes israéliennes mais ayant tenu bon en 2006 face à l’armée israélienne des panneaux surréalistes qualifiant l’épisode guerrier, qui avait ravagé le pays mais fait reculer Tsahal, de « divine victoire« !…

Frédéric Helbert 


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À propos de l'auteur

Grand-reporter de guerre, (souvent), journaliste d'investigation, multi-médias, tous terrains, membre de l'association de la presse judiciaire, passionné par les phénomènes terroristes depuis le début de ma carrière à Europe11. Tropisme assumé pour le Moyen-Orient et la péninsule arabe-musulmane. Jamais rassasié d'infos,  accro à tous types d'enquêtes et reportages, j'aime explorer le dessous des cartes de dossiers sensibles. En toute liberté. Vos témoignages, vos infos, vos commentaires sont  bienvenus!

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