Frédéric HELBERT, journaliste d'investigation

Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie. (Albert Londres)


NSA: Angela Merkel écoutée. Obama savait et n’a rien fait. Un maitre-espion français parle.

Publié le 27/10/2013 à 21h41 | , , , , , , ,  | Écrire un commentaire

NSA, espionnage massif, Merkel et Obama, les pratiques des services de renseignement… Les vérités d’un as de l’anti-terrorisme et du contre-espionnage. 

« Le patron de la NSA? les types qui recueillent irrégulièrement des données en violation de la loi? Les ingénieurs, les analystes, ceux qui ont « branché » des milliers de gens, captés des millions de petits ou grands secrets? Mais ce ne sont que des fonctionnaires, des agents qui font ce qu’on leur demande, de « bons » ouvriers pas des décideurs! dit un expert de la lutte anti-teroriste française. Un as du contre-espionnage, qui a souvent « dealé » avec les services US. Qui connait la musique… Les mecs font ce qu’on leur demande. Ils ne choisissent pas les cibles. Aux Etats-Unis, c’est l’affaire des grandes agences de renseignement, du Conseil national de Sécurité, et au final du Président des USA. Et le Président s’appelle Barack Obama. Celui qui fut élu comme l’anti-Bush, et qui a validé la poursuite de programmes de la NSA. C’est à lui qu’on a rendu compte régulièrement. C’est lui le Boss! D’un coup de gueule, il aurait pu mettre des limites, Stopper la manœuvre. il ne l’a pas fait. Le cas d’Angela Merkel est emblématique. On sait aujourd’hui qu’elle a été « branchée » avant d’accéder au pouvoir, en 2002! Et qu’Obama ne soit élu en 2009. Les américains ont eu du « pif » en la branchant en amont, avant son irrésistible ascension. Quand elle a été élue chancelier, la bande de Bush, ne l’a pas « exclu » d’un programme de surveillance démentiel. Et quand Obama est arrivé au pouvoir, n’imaginez pas que la dimension du programme mis sur pied par la NSA lui a été cachée! Il a été informé. Il aurait pu tout arrêter. Mais Obama, le grand démocrate, a validé la poursuite de cette écoute ultra-poussée de la femme dirigeant le plus puissant pays d’Europe. C’est çà la réalité. Obama c’était l’image renversée de Bush et son équipe des néo-conservateurs prêts à toutes les « saloperies » pour assoir la suprématie économique, et militaire des Etats-Unis et lutter contre « l’hydre » al Qaida. Mais la réalité s’est montrée bien plus complexe. Obama s’est assis sur ses grands principes affichés. Merkel, qui a peu à voir avec une tête islamiste et tant d’autres en ont fait les frais, et pour certains continueront d’en faire les frais. C’est çà le principe de réalité ». 

Pourtant Barack Obama a juré ses grands Dieux qu’il ignorait tout du « ciblage Merkel ». L’agence nationale de sécurité US a démenti en bloc.« Obama ment comme un gosse pris les doigts dans un pot de confiture » assure l’expert anti-terroriste dans un sourire. Comme a menti sans vergogne Mitterrand lorsqu’on a découvert, selon le même principe, mais dans des proportions infiniment plus « modestes » à l’époque,et avec des moyens d’un autre temps que la cellule anti-terroriste de l’Elysée animée par Christian Prouteau, écoutait en même temps que des cibles légitimes, Jean Edern Hallier, des journalistes comme vous-même,( mon nom figure parmi tant d’autres sur la liste des gens écoutés par la cellule établie par le journaliste d’investigation, Jean-marie Ponthaut),  et des cibles aussi improbables que l’actrice Carole Bouquet. Mitterand n’a jamais, jamais varié de ligne malgré l’évidence ».

En 2010, et des documents en attestent, le patron alors de la NSA, le général Keith Alexander, a informé personnellement le président américain fraichement élu. Barack Obama aurait pu alors donner l’ordre que cette surveillance cesse. Il n’en a rien fait. Des médias allemands, comme Der Spiegel où Bild, ont fait leurs enquêtes. Selon une source du journal Bild, Obama aurait confié au patron de la NSA de l’époque qu’il ne faisait pas confiance à Angela Merkel.

Les journalistes allemands ont révélé l’existence d’une unité spéciale basée dans les locaux même de l’inviolable ambassade des Etats-Unis à Berlin qui rassemblait les « infos volées » à Angela Merkel, comme à d’autres personnages politiques allemands, les « traitait » et les envoyait à la maison-mère, la NSA, qui transmettait à l’échelon politique. D’autre unités de ce type ont été et sont toujours installés dans d’autres ambassades en pays « amis ».

Dans ce qu’on appelle la « communauté du Renseignement », si l’ampleur du programme peut étonner, (où faire pâlir d’envie) sa mise en oeuvre ne surprend personne.  « Imaginez dit notre expert, ce que peut représenter pour le pays le plus puissant du monde, l’accès à des d’informations que des dirigeants, « alliés », où ennemis échangent en pensant qu’ils peuvent parler en toute sécurité et tranquillité.  La tentation est trop forte. Il faut avoir une grande intégrité pour résister à cette tentation. Posséder l’info, c’est posséder le pouvoir. Savoir en parlant à son interlocuteur ce qu’il a dit la veille sans penser une seconde qu’il était surveillé confère un avantage unique. Pour se dédouaner ceux qui passent la barrière de l’illégalité, et trahissent la confiance des autres, se disent qu’ils agissent dans le sens de l’intérêt suprême de l’Etat. Alors tout le monde espionne tout le monde. Parce que des données inédites relatives aux conflits politiques, aux enjeux économiques, à la situation personnelle de personnages importants sont parfois considérés comme aussi importants que des infos liées à la « guerre contre le terrorisme »… Oui, tout le monde espionne tout le monde. Nous aussi les français… Ce qui frappe encore une fois, c’est l’immensité de la toile tissée par les Etats-Unis, à travers différents programmes, et grâce à des moyens technologiques permettant de casser tous les systèmes de protection, où de cryptage de simples échanges téléphoniques. Et ce qui frappe tout autant c’est qu’un homme comme Obama n’ait pas pu résister à la tentation, et ait laissé s’étendre les programmes d’espionnage en terrain allié. Pour un prix Nobel de la paix, ça fait désordre. Il accepte maintenant nous dit-on pour ce cas spécifique  que des experts du contre-espionnage allemand viennent à Washington poursuivre l’enquête. Mais que trouveront-ils de plus, alors que la NSA est entrain de tenter de tout verrouiller? ». Croyez-vous que la révélation du scandale, alimentée par les confidences et documents explosifs de l’ancien collaborateur de l’agence, Edward Snowden, va soudainement mettre fin à toutes les velléités US? Et que tous les services de renseignement vont renoncer à leurs programmes d’espionnage massif? La simple persistance de la menace globale du terrorisme, du Jihad global qui a pour combattants des groupes constitués ou des « loups solitaires », les conflits ouverts partout sur la planète, vont servir de justification pour continuer. On est tous dans le même bain. Il va juste falloir être plus discret et regardant. Le code de bonne conduite en matière d’espionnage n’est pas pour demain.

Frédéric Helbert


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À propos de l'auteur

Grand-reporter de guerre, (souvent), journaliste d'investigation, multi-médias, tous terrains, membre de l'association de la presse judiciaire, passionné par les phénomènes terroristes depuis le début de ma carrière à Europe11. Tropisme assumé pour le Moyen-Orient et la péninsule arabe-musulmane. Jamais rassasié d'infos,  accro à tous types d'enquêtes et reportages, j'aime explorer le dessous des cartes de dossiers sensibles. En toute liberté. Vos témoignages, vos infos, vos commentaires sont  bienvenus!

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