Frédéric HELBERT, journaliste d'investigation

Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie. (Albert Londres)


Double opération anti-terroriste US: Echec en Somalie. Libye: un chef d’al Qaida capturé

Publié le 06/10/2013 à 05h18 | , , , , , , , , ,  | 1 commentaire

Une première riposte à l’attaque de Nairobi.

Shut-downoù pas, les américains poursuivent leur « guerre contre le terrorisme ». Dans la nuit de vendredi à samedi, L’unité des commandos d’élite (air, terre, mer), les US Navy seals ont lancé une double opération militaire ciblée, destinée à capturer, 15 jours après l’attaque de Nairobi, deux chefs terroristes de haut-rang.

Echec en Somalie: Les SEALS reculent devant la résistance Shebab

La première opération a été menée près des cotes somaliennes. Dans le collimateur des forces US: un commandant Shebab de haut-rang. L’homme pourrait avoir participé au montage de l’attaque sanglante du « Westgate Mall » de Nairobi. Le fameux Team Six des NavySEALS (commandos de marine), le même qui avait éliminé ben Laden au Pakistan est mobilisé pour cette opération spéciale D’après les experts du Renseignement US, l’organisateur présumé de l’expédition Nairobi a été identifié et localisé dans un petit village côtier de Barawe. Son nom: Abdulkadir Mohamed Abdulkadir ou « Ikrima ». D’origine kenyane, il est soupçonné d’avoir été, à partir de la Somalie où il avait fui pour rejoindre le mouvement Shebab, derrière plusieurs attaques où projets d’attaques survenues ou déjouées dans son pays natal. Comme celle qui devait viser le parlement kenyan ou le bureau de l’ONU à Nairobi.

Selon une source opérationnelle, les forces spéciales françaises, qui connaissent bien ce terrain, auraient livré une aide dont la nature n’a pas été révélée. Information démentie officiellement des deux cotés de l’Atlantique. Reste que l’opération ressemble pour beaucoup dans son déroulé à celle qu’avait mené la DGSE, (cf Blog) pour tenter sauver l’agent Denis Allex, agent de la DGSE. Malgré leur prudence dans leur progression, les hommes du Team Six, arrivés sur des zodiacs depuis l’océan indien, pour s’infiltrer dans le grand « compound » côtier sont repérés. très vite. Et les shebabs, comme ils l’avaient fait face aux commandos du service action français « sortent de partout et ouvrent le feu avec toutes sortes d’armes » selon une source de sécurité. L’opération se solde par une violente fusillade. Les forces US décident de battre retraite sans avoir pu approché leur cible. C’est un échec pour une opération ou le choix de l’utilisation d’un commando plutôt que d’une frappe de drones avait été murement pesé. Les services de renseignement avaient prévenu: L’immense compound où résidait  la cible était rempli de femmes et d’enfants… L’opération, qui était « dans les cartons », avant l’attaque du Westgate Mall à Nairobi avant  n’a appelé aucun commentaire  des Etats-Unis.

Capture en Lybie d’un « most-wanted » d’al Qaida: comme au cinéma!

Simultanément un autre commando des « spécial forces » US, a agi en territoire libyen. Les autorités du pays auraient été informés selon un diplomate de haut-rang.Ce qui est peu probable au vu de la maigre confiance accordée par les américains  au gouvernement libyen et ce que réfute réfutent ledit gouvernement qui réclament des explications sur cette autre opération clandestine. La cible cette fois était un « vieux routard » d’al Qaida, Abu anas Al Libi. figurant en bonne place dans le catalogue des « most wanted » (fugitifs les plus recherchés) du FBI. En Libye

La fiche d'al Libi, pseudos, renseignements, crimes pour lesquels il est suspecté.

La fiche d’al Libi, pseudos, renseignements, crimes pour lesquels il est suspecté.

Abou Anas al-Libi: un viel ennemi des Etats-Unis, une cible de haut rang d’al Qaida

Al-Libi était recherché depuis longtemps. Depuis 1998. L’année du double attentat ayant visé les deux ambassades des USA à Nairobi, et Dar es Salam, au Kenya et en Tanzanie. Un carnage perpétré par al Qaida sur ordre direct de ben Laden. C’est alors, à travers l’enquête, qu’il est identifié comme un jihadiste opérationnel dangereux. Depuis ce libyen d’origine avait pris du grade. Jusqu’à devenir selon les services de renseignements un des « top commanders » d’al Qaida, en lien direct d’abord avec OBL (Oussama ben Laden) puis avec Ayman al Zawhari, l’ex-théologien et stratège du mouvement, ayant succédé au chef historique d’al Qaida. La récompense offerte par le département d’état pour la tête d’al Libi: Pas moins de 5 millions de dollars…

Abu al Libi, 48 ans aujourd’hui, a beaucoup voyagé, baroudé depuis ces « débuts »… Il était ces derniers temps suspecté de diriger où mettre sur pied plusieurs « légions islamiques » en Libye, regroupant des centaines de combattants. Longtemps, il est apparu brièvement puis a disparu des écrans radars du contre-terrorisme.

Mais il n’aurait jamais cessé d’être actif. Et de rester un homme précieux du système Al Qaida, de part sa connaissance et sa maitrise de l’informatique, du net, de cette « toile », arme de propagande devenue véritable arme de guerre. De communications destinées au grand public, ou cryptés et secrètes à l’intérieur du réseau. De guerre de l’info…

En 2000, L’homme est localisé en Grande-Bretagne, à Manchester. La police le rate de peu, mais met la main sur un incroyable manuel du parfait terroriste mis au point par Al Libi. tout y est décrit avec une minutie extrême. de l’art de déjouer une surveillance, à la meilleure façon de tuer, blesser, faire le maximum de dégâts chez « l’ennemi ». Cet écrit est resté célèbre. On l’appelle le « Manuel de Manchester ».

Après sa fuite de GB, al-Libi, se serait retrouvé entre l’Afghanistan et le Pakistan. Avant de revenir en Libye. Ces derniers temps, il menait apparemment une vie sans se cacher, de retour à Tripoli, en Libye, pays en proie à des troubles internes et un guérilla sans merci menée par des groupes jihadistes contre un pouvoir central faible. Al Libi s’est-il cru intouchable? Il n’était pas inquiété en tous les cas par les autorités libyennes. En a t-il profité pour assoir sa puissance, « gagner de nouvelles parts de marché au nom d’al Qaida »?, recruter et manager des moujahdins? C’est à toutes ses questions comme à celles liées à son passé sanglant au service direct  de ben laden que l’homme va devoir répondre, après avoir été cueilli en « douceur », sans qu’un coup de feu ne soit tiré.

Cette fois, ce sont pas les SEALS qui ont opéré, mais des équipes conjointes de la CIA, et des commandos de la DELTA force (forces spéciaux de l’armée de terre au cours d’une action ultra-rapide, soigneusement menée, comme au cinéma…  Selon les sources du blog, les américains disposaient de planques, de faux-passeports, de renseignements ultra-précis. Al-Libi, (qui nese cachait pas et se croyait en sécurité) a d’abord été localisé, son identification confirmée après plusieurs repérages humains. Sa voiture a été encerclée. Les forces spéciales US ont fait voler en éclat sa vitre, et ont neutralisé al-Libi avant qu’il puisse se servir de l’arme dont il ne se séparait jamais. L’homme est désormais détenu dans un lieu secret. Mission accomplie en Libye pour les SEALS. A Washington on se félicite de cette réussite sans guère s’émouvoir des protestations étatiques libyennes. Et l’on assure que la traque continuera partout où nécessaire.

Pour la Somalie, silence dans les rangs, les SEALS malgré leur force, leurs armes sophistiquées, leurs puissances de feu dont disposent l’élite de l’élite,  ont essuyé un échec face aux redoutables guerriers somaliens que sont les Shebab. Qui se retrouvent toujours en supériorité numérique (cf. opé. Denis Allex) et se montrent supérieurs dans les confrontations directes de « guerre asymétrique ». Les commandos US ont reçu l’ordre de rebrousser chemin au plus vite, plutôt que de risquer d’essuyer des pertes dont les Shebab, prêts à tout, n’auraient pas manqué de tirer profit maximal en matière de propagande. L’opération en elle-même, n’a appelé aucun commentaire officiel, mais  « ce n’est que partie remise » jure un opérationnel US.

Frédéric Helbert


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À propos de l'auteur

Grand-reporter de guerre, (souvent), journaliste d'investigation, multi-médias, tous terrains, membre de l'association de la presse judiciaire, passionné par les phénomènes terroristes depuis le début de ma carrière à Europe11. Tropisme assumé pour le Moyen-Orient et la péninsule arabe-musulmane. Jamais rassasié d'infos,  accro à tous types d'enquêtes et reportages, j'aime explorer le dessous des cartes de dossiers sensibles. En toute liberté. Vos témoignages, vos infos, vos commentaires sont  bienvenus!

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