Frédéric HELBERT, journaliste d'investigation

Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie. (Albert Londres)


7 octobre 2023 : La terrible faillite de Tsahal, incapable d’organiser une riposte immédiate face au Hamas.

Publié le 26/10/2023 à 23h58 | , , , , , , , , , , , ,  | Écrire un commentaire

Le 7 octobre  2023, le Hamas a mené une offensive sanglante en territoire israélien. Brisant la barrière de sécurité, s’infiltrant à terre, par les airs, et la mer dans le Sud d’Israël. Des heures durant, ils ont avec une barbarie sans nom, tué civils, femmes, enfants, hommes, vieillards. Et capturés plus de 200  otages, ramenés à Gaza. Ils ont détruits toutes les défenses israéliennes. Surprenant les soldats, placés aux avants-postes. Des soldats peu nombreux, très vite neutralisés. Par delà la faute des services de renseignements israéliens, qui n’ont rien décelé, demeure aujourd’hui une question qui hante les tous les esprits. Comment le Hamas a pu opérer pendant des heures, dans un si petit territoire, sans que l’armée la plus puissante du Moyen-Orient, prévenue, n’organise une riposte le plus rapidement possible? Quelles ont été les fautes de commandement ? Celles du pouvoir politique ? du gouvernement Netanyahu ? Combien de vies auraient pu être sauvées  si  les forces armées d’israël avaient réagi instantanément, dès les premières alertes ? 

ENQUETE, questions, analyses, témoignages quant aux mécanismes qui ont conduit à une faillite stratégique, sur laquelle les chefs militaires et politiques refusent de répondre publiquement pour l’heure.  

« Où est l’armée ? où est l’armée » ? C’’est l’un des derniers messages envoyés via « whats’app » une jeune habitante d’un Kibboutz à sa famille vers 12h, le 7 octobre ; soit plus de 5h après les premières attaques du Hamas en territoire israélien. Elle réussira à rester cachée encore deux heures, avant d’être sauvagement assassinée. Sans avoir vu le moindre militaire intervenir, pour tenter de la sauver.

Ou était l’armée? Cette question obsédante, des centaines, des milliers d’israéliens, pris au piège par l’assaut du Hamas, se la sont posées avant de trouver la mort. Cette question, les familles des victimes suppliciées celles des otages emmenés à Gaza, se la posent encore. Comme des de milliers de citoyens de l’état hébreu.

Une standardiste francophone d’une chaine de TV israélienne en fait encore des cauchemars : Pendant des heures, les appels de détresse arrivaient par vague et toujours cette même question : « Où est l’armée ?Les terroristes sont là, ils vont nous tuer. Où est l’armée ? Que pouvions-nous répondre. Nous étions démunis ».

Ces témoignages poignants confirment un point essentiel : Les communications n’ont jamais été coupées. Le téléphone, et le WIFI marchaient. Des soldats ont reçu des appels déchirants de leurs proches pris au piège. Mais pas d’ordre immédiat de leurs supérieurs, d’intervenir, sans délai. « On nous a dit que la situation était trop confuse, qu’il fallait l’évaluer, planifier la réplique, se préparer, ne pas se jeter dans la gueule du loup. Et attendre l’arme au pied, un feu vert politique ! J’avais la rage » confie un autre soldat.

Des heures durant donc, les cibles d’un assaut global et d’une cruauté sans nom, ont appelé au secours, notamment les numéros d’urgence dédiées aux situations de crise, ainsi que leurs proches, répétant sans cesse « Où est l’armée » ?  Aujourd’hui encore, il n’y a toujours pas de réponse. Un vétéran de Tsahal s’insurge :« La question brulante, qui est un scandale d’état, a été mise sous le tapis. Au prétexte que nous sommes désormais en guerre et que l’on verra après. Après quoi ? Dans combien de temps ? Quel mépris. Ceux qui ont failli, les politiques, Netanyahu et sa clique, les donneurs d’ordres sont toujours aux manettes. Une honte ».

Dans la matinée du 7 octobre, La première réplique a été le fait d’initiatives personnelles, ou de groupes de citoyens et de vétérans qui, ne demandant rien à personne, se sont organisés, ont repris leurs armes et sont partis au secours des victimes assiégées. Dans le Kibboutz de Nir-Am, c’est une jeune femme, Inbal Lieberman, 25 ans, responsable de la sécurité de la communauté, qui a pris les choses en main. Prévenue par la radio, et entendant le bruit des combats s’approcher, elle a sollicité une douzaine de volontaires, a ouvert l’armurerie, y pris toutes les armes disponibles « et puis on s’est posté à des endroits stratégiques. Il fallait viser soigneusement et économiser les balles, on avait un nombre limité de chargeurs. Et nous avons tué 25 terroristes parmi la trentaine d’entre eux, venus s’en prendre au kibboutz. Les autres se sont enfuis. Nous n’avons eu aucune perte ». Cet épisode démontre que si l’armée avait correctement évalué la menace, pris des mesures préventives, l’effrayant massacre, aurait, sinon été évité, du moins, très largement limité.

A ce jour, Seuls les chefs des services de renseignement ont reconnu publiquement une faute en amont, exonérant Benjamin Netanyahu. Les militaires, les généraux, les gouvernants, tous les responsables de la structure de défense d’Israël, qui s’est effondrée le 7 octobre, n’ont pour leur part rien dit quant à l’absence de riposte rapide de l’armée. Pas d’explication, pas d’excuse. Rien. Le gouvernement – lui-même O combien fautif – a imposé le silence dans les rangs. Et la question continue à ronger les esprits : comment une institution si puissante, si bien équipée, normalement sans cesse sur ses gardes, a mis parfois 6 heures, 7h, parfois 10 ,12h, pour enfin réagir ? Et envoyer des troupes pour sauver celles et ceux qui étaient encore en vie. Et récupérer les positions prises par les combattants du Hamas. « L’état-major s’est d’abord  planté », dit un aviateur, ordonnant d’abord, une attaque aérienne des positions du Hamas, considérant qu’il fallait d’abord répliquer contre les tirs de roquettes, s’abattant sur Tel-Aviv et Jérusalem.

Ensuite, le premier communiqué de l’armée destiné aux populations est arrivé plus d’une heure après les attaques initiales, recommandant aux civils de rester chez eux, et de rejoindre les « safe-room », mais les « safe-room » étaient destinées pour l’essentiel d’entre elles, à protéger des roquettes et ne possédaient pas de porte blindée, pouvant être verrouillée. Dès lors, pris au piège, et ne recevant aucun soutien armé, ces civils étaient, pour nombre d’entre eux condamnés…

Pour tenter de comprendre les failles, ou fautes, qui ont permis aux terroristes de traverser si facilement la frontière et de tuer sans pitié, il est nécessaire de passer en revue le dispositif impressionnant mis en place, et renforcé au cours des années, qui devait garantir la sécurité des localités du Sud d’Israël.

La frontière dépend du Commandement du front Sud. Dont le chef actuel, lors de sa prise de fonctions avait déclaré : « Nous nous battrons avec toutes nos forces, et toutes nos capacités, pour assurer la sécurité des résidents du Sud, nous opérerons tous ensemble et nous réussirons »  Une division, appelée « division Gaza »est en charge notamment de la sécurité aux abords de la bande du territoire palestinien. Cette division est censée tout contrôler et coordonner une réaction rapide en cas d’attaque ou de menace quelconque. Elle gère notamment la gestion du mur, la clôture de sécurité ultra sophistiquée (achevé autour de Gaza récemment en 2021). Dans l’esprit de nombreux « experts », et des gouvernants, le dispositif devait suffire à empêcher toute infiltration de terroristes en territoire israélien. Encore plus une infiltration massive. Des pans de béton de 6 m de haut, des hauts rouleaux de barbelés électrifiés, des grillages à l’infini, des zones « tampon » à découvert, des tranchées de 60 mètres de large, des des routes de rondes, des tours de guets, « gavées » de capteurs, et de caméras, renvoyant des images de la frontière, à un PC sécurité, le PC « Yfthar » dont les écrans sont scrutés en permanence, 24 heures sur24, 7 jours sur 7. A la moindre alerte, en théorie, des unités aériennes, terrestres, maritimes, sont censées pouvoir intervenir sans délai.

Car le PC sécurité « Yfther », lié directement au contrôle de la barrière de sécurité, dont les opérateurs, essentiellement des femmes pour l’occasion surnommées les « sentinelles d’Israël », est supposé pouvoir alerter immédiatement les unités de gardes-frontières, et si besoin, solliciter  les forces aériennes, lesquelles disposent de la suprématie aérienne totale, et d’une capacité de réaction et de projection (via hélicoptères) de forces spéciales où d’unités d’infanterie. Ce PC est aussi en contact permanent avec l’unité maritime 916, équipée de vedettes rapides et de zodiacs, spécialement dédiée à empêcher toute tentative d’infiltration par la mer. Enfin des drones sont supposés aussi survoler et surveiller toute la bande de Gaza, en permanence.

La présence d’un tel dispositif, renforce les questions autour d’une inaction terrible dans les premières heures décisives.

« Où étaient celles et ceux à qui les nôtres avaient confié leur sécurité ? s’exclame avec rage un de ceux, dont le fils et sa petite amie sont désormais otages. Ou étaient les F16 qui bombardent désormais Gaza sans répit, ou étaient les hélicoptères d’attaques Apache, ou étaient les forces spéciales, celles qui s’entrainent toutes l’année à toute sorte d’intervention sur un « mur factice » crée dans une base du désert du Néguev ??? ». (*détails à suivre).

Le premier cercle de sécurité a failli de manière inexpliquée. En ne détectant pas l’arrivée massive des combattants du Hamas, qui ont pu franchir, le périmètre de sécurité interdit, arriver jusqu’à la barrière, y percer au moins 50 brèches ! Et s’il y a eu détection, que s’est-il passé à l’arrière ? Certes les hommes du Hamas ont réussi à détruire systématiquement toutes les tours et les points équipés de capteurs et de caméras sans être inquiétés.  Mais si les écrans de surveillances auxquelles les caméras étaient reliées ont soudain viré au noir, comment se fait-il que personne n’ait alerté en urgence l’arrière du commandement. Par radio, tel, Sms ? Et si cela a été fait, pourquoi la réaction s’est faite attendre pendant des heures ?

De fait, tous les avant-postes, proches de la frontière ont été attaqués méthodiquement. Sans rencontrer d’autre résistance que celles des militaires de veille, très vite submergés. Les terroristes ont ainsi attaqué et pris le contrôle d’abord du poste frontière de Beit-Hanoun (Le passage d’Erez), celui de Keren-Shalom, de la Base maritime de Zikim abritant l’unité 916, et même du quartier-général du commandement de la division Gaza situé non loin du Kibboutz de Re’im, dans le désert du Neguev. L’offensive a même permis aux attaquants d’envahir Sdérot de s’emparer du commissariat de la ville.

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« Une alerte pourtant, une seule, venue des postes attaqués, aurait dû entrainer une réaction massive rapide. D’autant que les civils l’ont lancé cette alerte. Que faisaient nos responsables, nos stratèges, demande un vieil homme en colère, qui a vécu sans son enfance la guerre du Kippour, et qui est resté en ligne avec ses enfants vivant dansune communauté jusqu’alors paisible, jusqu’au « dernier moment »leur promettant sans cesse que l’armée allait arriver d’une minute à l’autre.« Mais que faisaient nos soldats ne cesse de ressasser le vieil homme : « Ils dormaient, Ils étaient en permission pour la fête de Sukkot ? Ils faisaient Shabath ? Pourquoi ne les a-t-on vu attaquer, déjà par les airs, les 4X4, les pick-up, bourrés de combattants, qui sillonnaient tranquillement les rues de nos villes et villages du Sud, ou les grands axes routiers, pour y faire la « chasse aux juifs ? En un rien de temps, dans un pays si petit, les résidents du Sud auraient dû voir arriver les hélicos, les forces spéciales. Notre armée compte plus de 170 000 soldats pro. Une force aérienne sans pareille, des divisions blindées. Rien ne justifie leur retard criminel. Rien ne justifie l’absence d’ordres adéquats ». Les résidents des communautés, des villages et villes du Sud, des villes ont attendus des heures durant, sans voir aucune unité de réaction rapide, qui aurait pu, qui aurait dû atteindre en urgence absolue les zones de combat.

« Ou étaient les commandants concernés ? les soldats ? les drones ? Comment Tsahal s’est mépris à ce point. Quelques aient été les risques, l’armée aurait dû lancer une manœuvre d’urgence pour s’attaquer de front aux unités terroristes et se positionner le long de la barrière, combler les brèches et empêcher les tueurs et preneurs d’otages de rentrer tranquillement sur des tracteurs, des motos, des vélos, parfois à Gaza, et ce en traversant des zones entières à découvert » enrage un réserviste, vitupérant contre Netanyahu et les généraux israéliens qui ont tant attendu. Avant de bouger. Et la question lancinante est toujours là: Comment une armée si puissante que celle d’Israël n’a pu que commencer véritablement à réagir 6h, 7h après les attaques, parfois plus, beaucoup plus… !   Car même le Hamas avait prévu de se heurter à une résistance forte, et constitué dans ses plans d’assauts, des unités spécialement dédiées à se confronter aux militaires israéliens. Il y avait des unités « anti-aériennes » armées de missiles sol-air, pour contrer les appareils de l’armée de l’air israélienne. Il y avait aussi des unités « anti-char », disposant de mines, et de lance-roquettes portables… Tout était parfaitement coordonné de leur côté, mais ils n’ont rencontré aucune de ces défenses auxquelles ils s’attendaient à être vite confrontés. Et ces unités du coup se sont jointes à l’entreprise de massacre de grande ampleur. Un des membres du Hamas, capturé vivant, au lendemain de l’attaque, a  même confirmé lors de son interrogatoire, l’énorme surprise de ne voir aucune unité armée israélienne conduisant une riposte structurée, en face de lui.

Mais côté israélien, c’était, semble-t-il la paralysie. Et pour les troupes basées aux avant-postes, un choc inouï.

« Parce que nous n’étions absolument pas prêts ! »a confié un soldat de garde à Nahal Oz, lorsque les tirs ont commencé. Nous n’avions reçu aucun renseignement. Pas même ceux recueillis la veille par le Shin Beit ! Et nos appels vers l’arrière, n’ont rien donné. C’est cela qui est fou. Alors les combattants du Hamas ont pu nous rendre aveugles. Nous étions seuls, en sous-nombre. La seule option était de se réfugier dans la salle de crise. C’est le seul ordre que nous avons reçu. 30 combattants ont rapidement pris notre base, tué des soldats, capturés certains d’entre nous.Et ils ont occupé la base pendant sept heures ! Il a fallu attendre sept heures avant l’arrivée d’une unité d’élite, qui a repris le contrôle des lieux. Sept heures ! Comment expliquer un tel retard, qui a couté tant de vies ?  Je n’ai toujours pas l’explication, et cela me hante ».

Et pourtant, dans le désert du Néguev, sur la base « Baf Darom », se trouve une réplique de la barrière sur 500 mètres de long, semblable à celle qui entoure Gaza. C’est un camp d’entrainement pour permettre aux soldats de faire face à tout type de menaces pouvant survenir autour de la vraie barrière de sécurité, en conditions réelles selon son commandant. Un soldat d’expérience, ayant fait presque toute sa carrière dans les unités stationnées au Sud d’Israël. Sur le site d’entrainement, tout a été construit à l’identique. Il y a un complexe factice d’habitations, et pour les protéger positions de chars, de tireurs d’élite, etc… « côté israélien » et en face un ensemble de maisons et de postes militaires supposés du Hamas. L’installation est située face à la base de Tzeelim, située de l’autre côté de la route 222, qui abrite elle une ville fictive destinée à l’entrainement au combat urbain. A Baf Darom les forces spéciales et autres unités d’infanteries, suivent régulièrement un entrainement intensif, pour se préparer à tous les scénarios, auxquels elles pourraient être confrontées en cas de déploiement, à la frontière. « Nous sommes censés, en permanence, recevoir les derniers renseignements, les dernières infos, et évaluations sur les nouvelles menaces a expliqué le commandant de la base, lors d’un reportage de la chaine « I24news » avant l’attaque du Hamas, ajoutant alors « Je ne peux évoquer la prochaine menace, mais nous sommes prêts à y faire face».

A cela il faut ajouter que sur le terrain, aux abords de la frontière, Israël a installé, par delà les équipements sophistiqués dont on sait qu’ils ont été systématiquement détruits des « zones tampon », à découvert, que personne ne peut franchir sans être visuellement repéré. Sur certains points de la frontière, pas besoin de capteurs high-tech. Les positions ennemies se font face, d’un côté et de l’autre de la barrière de sécurité.  Chacun peut voir l’autre à l’œil nu ou à la jumelle.

Entre 2018 et 2019, un premier avertissement aurait dû sonner l’alerte au niveau du commandement-général. Le Hamas avait organisé des manifestations importantes le long de la frontière, certains ayant même tenté de s’en prendre directement à la barrière. Des militants, des civils, lançaient avec des frondes, ou en utilisant de simples cerfs-volants, des objets ou chiffons enflammés par-dessus le mur. Certains allant même jusqu’à tenter de s’en prendre à la barrière avec des moyens de fortune. Tsahal, utilisant gaz lacrymogènes, puis ses snippers avaient brisé, de manière implacable ce mouvement de révolte.

En 2021, suite à des tensions à Jérusalem, éclate un nouvel épisode guerrier et dans un climat de tensions accrues, d’explosions de violences en Cisjordanie, et d’attaques de roquettes, venues de Gaza, un déploiement massif de 10 000 soldats et d’engins blindés est ordonné aux le long de la frontière, dans la crainte de tentatives d’infiltrations. La police des frontières est placée en état d’alerte maximal, des forces étaient prêtes à être héliportées en renfort.

Rien de cela, le 7 octobre, malgré les « signaux clairs », les entrainements à l’arme réelle du Hamas, tout près de la barrière, (entendus par des civils israéliens vivant de l’autre côté), malgré les publications de vidéos explicites du Hamas, montrant que ses hommes s’entrainaient, y compris avec des parapentes, à s’en prendre au « mur de sécurité », à le perforer, le contourner, le survoler et malgré les avertissements du renseignement égyptien, aucun renfort n’a été ordonné près de la frontière. Au contraire, des unités de garde-frontières ont été envoyées en Cisjordanie, en raison des tensions dues à l’installation de nouvelles colonies, dégarnissant ainsi « le front sud ». Plus de 20 000 soldats s’y trouvaient à l’heure de l’attaque.

« Mais nous avions malgré cela, les moyens pour empêcher l’offensive du Hamas. Nous avons été négligents, voire arrogants »confesse un membre d’une unité spéciale de l’armée israélienne. Dans un deuxième temps, une fois cette offensive lancée, nous avions encore tous les moyens pour la contrer le plus rapidement possible, déployer un maximum de forces de tous ordres, pour sauver les civils en péril, et assister les militaires qui étaient basés sur la frontière et dont beaucoup ont péri, tant le Hamas était en surnombre. Rien n’a fonctionné comme cela aurait dû. J’ai attendu les ordres pendant des heures, en sachant, en voyant ce qu’il se passait. Je n’ai été envoyé sur zone qu’au lendemain de l’attaque. Je ne comprends toujours pas, mais je sais que c’est une honte pour notre institution ».

L’ancien ambassadeur de l’état hébreu en France, Elie Barnavi, a fustigé dans les médias un « commandement de bras cassés et des politiques imbéciles ». Noam Tibon, général de division de réserve, ancien commandant du Front Nord, s’est montré très clair dans son commentaire : « La responsabilité première revient à Netanyahu, à son gouvernement. Le premier ministre ne mérite qu’un zéro pointé.  L’opération dite « déluge al Aqsa » est le plus grand échec de l’histoire d’Israël ».  Et lors d’une visite récente auprès des troupes stationnées juste derrière la frontière avec Gaza, scène impensable, un soldat en colère a soudain apostrophé Netanyahu. L’accusant d’être responsable premier du désastre.

Le 7 octobre 2023, Les hommes du Hamas ont été des assassins et des preneurs d’otages, monstrueux, ignobles. Agissant avec une sauvagerie inouïe. Mais d’un strict point de vue militaire, ils ont réalisé une offensive majeure, qui a mis en déroute une armée surpuissante, et suréquipée. Une armée, dont les chefs militaires et politiques devront bien répondre un jour où un autre, répondre de leurs fautes impardonnables, de leurs choix, de leurs décisions ou absences de décisions stratégiques, tactiques, aux conséquences sanglantes et incalculables quant à l’avenir. Ils devront s’expliquer quant au fait qu’ils ont rompu le pacte de confiance avec la population et failli, des heures durant dans leur mission première : Défendre coute que coute, à n’importe quel prix, les citoyens de l’état hébreu.

Enquête : Frédéric HELBERT (avec sources, témoignages , en Israël et territoires palestiniens)


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À propos de l'auteur

Grand-reporter de guerre, (souvent), journaliste d'investigation, multi-médias, tous terrains, membre de l'association de la presse judiciaire, passionné par les phénomènes terroristes depuis le début de ma carrière à Europe11. Tropisme assumé pour le Moyen-Orient et la péninsule arabe-musulmane. Jamais rassasié d'infos,  accro à tous types d'enquêtes et reportages, j'aime explorer le dessous des cartes de dossiers sensibles. En toute liberté. Vos témoignages, vos infos, vos commentaires sont  bienvenus!

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