Frédéric HELBERT, journaliste d'investigation

Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie. (Albert Londres)


Syrie: Après l’emballement médiatique, à nouveau le bourbier diplomatique. Urgent d’attendre!

Publié le 31/08/2013 à 07h15 | , , , , , , , , , , , , , , , ,  | 1 commentaire

1er épisode: La fièvre guerrière télévisuelle

Des mots, des menaces, des postures guerrières. et puis à nouveau le bourbier diplomatique.  Le re tour à l’immobilisme, l’indécision, la division. Voilà donc ou on est quelques jours après une folle soirée d’emballement sur fond de titres chocs, de génériques anxiogènes, de révélations se bousculant: Tout le monde était prêt parait-il. Les plans étaient au point. Les cibles allaient voler en éclat. On allait voir ce qu’on allait voir. C’était imminent  puis plus qu’imminent, ultra-imminent. La date était même  fixée croyaient savoir les nerworks US, intoxiqués par nombre de sources autorisées à la Maison-Blanche, au département d’Etat et au Pentagone : La « punition » devait intervenir dans la nuit de jeudi.

l'annonce "bidon" d'une offensive-fantôme....

l’annonce « bidon » d’une offensive-fantôme….

Ce serait  l’affaire de quelques jours. le temps de mettre une fessée à Bachar. Le  » bad boy ». Offensive limitée mais surtout pas guerre totale. le stratégie, pour étrange qu’elle fut,  était mise à plat:trois jours des frappes intensives mais ciblées de missiles de croisière « tomahawk, contre les stocks d’armes chimiques, des centres de commandements des installations anti-aériennes, et vitales essentielles pour l’armée syrienne…  François Hollande avait le ton martial d’un chef déjà en « guerre ». Comme si les Rafale français étaient déjà en vol parés à larguer leurs missiles de croisières SCALP.

Etape 2: Machine arrière! Dépèchons-nous d’attendre!

Devant son poste de télévision, un ancien aviateur français qui a participé à la guerre contre la Libye n’est pas revenu de cet étrange étalage. « La date, les armes choisies, les cibles et objectifs, le concept d offensive limitée, c’était le grand déballage! Or l’on sait – à fortiori pour une opération à portée limitée, de courte durée, que le facteur surprise et brouillard pour l’adversaire doit être total pour l’adversaire!  Nul n’avait envoyé de communiqué par voie de presse lorsque les américains, ont lancé l’attaque contre Kadhafi en Libye en envoyant une centaine de tomahawks, nettoyant le terrain, avant que les avions français ne stoppent d’un coup net l’opération de reprise de Benghazi que le régime libyen avait engagée ». Et les mirages et Rafale ont frappé d’abord. Sarkozy s’est exprime après! ».

Pour la Syrie, une fois encore, l’annonce a fait « pschiiit »!

Jeudi rien ne s’est passé. Et rien depuis au plan militaire. Et plus personne ne sait ce qui se passera vraiment, et quand cela se passera. Et l’on a vu à la télévision syrienne  un Bachar rigolard. et menaçant à la fois…

« Il  faut dire déja rappelle un expert du monde musulman qu’il eut été  absurde, inepte, fou et irresponsable de frapper un Jeudi! La veille d’un jour de prière dans un monde musulman transformé en chaudron bouillant!  Mais après près des mois et des mois de tergiversations, de lâchetés honteuses au prétexte  « paravent » que les russes (et chinois)  opposaient leur véto à l’ONU, après une  totale inaction assumée au nom du péril jihadiste (et qui a produit l’effet pervers de laisser la voie encore plus libre à la contamination islamiste en Syrie, et de provoquer un éclatement de l’opposition armée sur le terrain) , après des centaines de massacres incessants en tout genre (à l’arme chimique ou non) , connus, répertoriés par différents services de renseignement militaires, après d’ inimaginables destructions, (des villes et village entiers rasés) il n’était soudainement plus question d’attendre. Et déjà même avant le tir d’un premier missile, pointait à l’horizon la perspective d’une riposte syrienne et le risque d’un embrasement régional total ». (cf. enquête précédente sur le blog: (Syrie. Vers quel « merdier »?)

Et puis  les diplomates ont repris le dessus. Et comme à l’habitude, certains ont mis le pied sur le frein et appuyé sec. Les divisons traditionnelles sont réapparues de plus belles. Poutine allant jusqu’à envoyer à son tour la marine russe sur zone… A l’ONU, à New-York, le projet de résolution voulue par les britanniques pour légitimer la frappe s’est pris une « casquette ». Russes et chinois ont été fidèles à leur ligne. S’opposant à toute intervention, fusse t-elle brève, et bâtie sur un absurde raisonnement résumé par un diplomate turc: « Les occidentaux veulent frapper, un peu, pas trop, juste pour dire qu’il est permis de massacrer mais pas avec des armes chimiques. Les canons, les avions, les chars, les kalash, les couteaux, les mains nues, oui, mais le chimique non!!! et pas question de s’en prendre à un Bachar rasséréné. Faut-il mal le connaitre pour réclamer à corps et à cri comme (sic) votre Fabius qu’il disparaisse de la surface de la terre, sans lui faire comprendre qu’on es prêt à tout pour cela… La veille on nous disait qu’il n’était point besoin de résolution onusienne. Que le droit international autorisait « l’expédition punitive » au nom de la défense des populations civiles.Comme si celles-ci avaient attendu que soit perpétré le massacre du quartier de la Ghouta dans la banlieue de Damas, pour mériter qu’enfin on se soucie de leur défense!. »

Etape 3: Retour au « flou » total.

Mais à sa chaque jour sa vérité, à chaque jour son mensonge, son faux-semblant,  à chaque jour  « ses deux pas en avant, trois en arrière ». Le concept d’offensive imminente a disparu. Et les mots se sont fait beaucoup plus prudents En France, Jean-Marc Ayrault, un temps mobilisé sur le front des retraites, en  fait une prudente sur celui déconfit syrien: « Nous prendrons les décisions le moment venu » a t-il  souligné à à la Conférence des Ambassadeurs. Et le premier ministre a ajouté qu’il donnait rendez-vous à la représentation nationale mercredi prochain.  Le toujours souriant et magnifiquement impuissant ban-Ki-Moon a précisé qu’il fallait  attendre- on l’aurait presque oublié- que les experts de l’ONU partis enquêter sur place reviennent, retour qui n’est pas attendu avant la fin de la semaine. Puis il faudra analyser à nouveau les éléments recueillis, rassembler le tout, mettre çà en forme, poser les preuves  sur la tables.Pour  être sur qu’on soit sur d’être sur…

Du coup, l’attente faisant son oeuvre,  l’affaire s’est encore corsée. Le parlement britannique a rejeté une motion de principe déposée par le premier ministre David Cameron. lequel après ce désaveu cinglant a  précisé qu’il en tirerait les conséquences. Exit donc la participation anglaise. Comme celle du Canada, ou encore de l’Italie qui ont officiellement dit qu’ils ne seraient pas de la partie…

François Hollande, mercredi, a réajusté son discours sur le perron de l’Elysée,  insistant cette fois sur la nécessité de densifier l’effort humanitaire!  Domaine où quantité d’enquêtes et de reportages, de photos, d’interviews, démontrent  que là aussi l’Occident en général, La France et ses « frenchs doctors » en particuliers ont  totalement failli, même en dehors du théâtre guerrier de la Syrie, dans les pays limitrophes « envahis » par des centaines de milliers de réfugiés vivant, ou survivant plutôt dans des conditions ignobles. Les appels répétés lancés par des hommes comme le Docteur Gahzi Aswad, chirurgien franco-syrien, l’homme qui a diagnostiqué les premières victimes chimiques, (ParisMatch, mars 2013, ARTE reportages mai 2013), appels lancés du Liban restent à ce jour sans véritables réponses concrètes. Puis dans un entretien donné dans l’édition de ce week-end du journal le Monde a réaffirmé la nécessité d’une » sanction » et d’une « riposte proportionnée« . « Mais proportionnée à quoi? s’énerve un opposant syrien qui a connu l’enfer des geôles du régime Assad. Au seul massacre « chimique » (mais pas que) de Damas (1500 victimes environ) alors que beaucoup plus de 100 000 personnes ont été tuées depuis le début de conflit, qu’il y a plusieurs millions de réfugiés en dehors où à l’intérieur des frontières du pays? Les autres massacres ont abouti à cette situation, on les oublie? Et qu’on ne vienne pas me resservir l’argument que les rebelles en commettent aussi des massacres, et que les jihadistes en soient monstrueusement coutumiers! Quelle mesure entre ces tueries et les offensives rasant villes et villes entiers à coups d’obus d’artillerie, ou d’offensive de l’aviation de l’armée syrienne! »

De son coté, Bachar el-Assad s’est montré, tout sourire, très tranquille, devant les caméras de la télévision syrienne, réaffirmant que la Syrie serait « le cimetière des envahisseurs »,   de ceux qui conduiraient une intervention qui d’imminente est passé au stade de l’hypothétique.

En mer Méditerranée, les destroyers US font donc des ronds dans l’eau. Et revoilà le président Obama bien seul. Face à une montagne de paradoxes qui grandit chaque jour. La décision lui appartient, d’autant que seules les forces américaines disposent du potentiel nécessaire pour mener à bien une offensive  aux contours amplement révélés, et dont les experts de terrain se demandent dès lors sur quel résultat tangible elle pourrait déboucher. « Obama veut frapper dit un de ses conseillers. Mais pour marquer le coup. et parce qu’il est coincé.  Ses services qui travaillent en solo avec leurs propres moyens, l’affirment: Ils ont reconstitué tout le scénario du massacre chimique, et leurs systèmes d’écoutes, d’observations par satellites, leur ont apporté la preuve que c’est bien l’armée de Bachar el-Assad, qui a monté l’opération d’attaque chimique du quartier de Ghouta à Damas. La Maison-Blanche, Obama, John Kerry le département d’état, pilonnent sec depuis une semaine: Ce qu’ont fait les hommes de Bachar est intolérable et cela mérite un châtiment. Le disque tourne en boucle, mais dans le même temps, Barack Obama le redit tous les jours. Il n’a pas pris sa décision. Pas encore.  Face à une opinion publique plus en plus réticente, pour peu qu’elle sache, ou soit la Syrie. Une opinion publique  Car voila soudain l’affaire de l’Irak et des preuves montés de toutes pièces contre Sadam et ces fameuses armes de destruction massives qui ressurgissent! Comme une hydre… « Il fallait s’y attendre se lamente un diplomate conservateur en poste à Paris,  partisan d’une guerre totale contre Assad: « Obama, déjà empêtré dans le bourbier afghan, soumis à un casse-tête en Egypte n’a jamais voulu réellement intervenir en Syrie. Il savait depuis longtemps,  le risque de l’embrasement en chaines. Alors il  a inventé le fameux concept de la « ligne rouge ». Persuadé qu’il serait ainsi « tranquille ». Erreur tragique face à un Bachar, pour qui cette ligne rouge est devenu un chiffon rouge! Et le régime syrien, capable de tout, l’a dépassé régulièrement cette ligne depuis plus d’un an. Les services américains le savaient. La CIA le savait, la NSA le savait.  Les experts médicaux qui ont analysé en 2012, les échantillons de sang envoyés à l’hôpital du centre universitaire américain de Beyrouth,  ainsi que l’a expliqué un professeur libanais  dans votre enquête de Paris-Match en ont eu la preuve médicale de l’utilisation de gaz chimiques. D’abord à dose homéopathique, puis dans des proportions grandissantes jusqu’au massacre de Damas, perpétré le jour même de l’arrivée de la commission d’experts à Damas… Face à ‘indignation internationale, est apparu le concept d’un une opération de rétorsion  « limitée ». Ne visant pas, surtout pas, à engager une vraie guerre, sur un terrain devenu un bourbier et à éliminer Bachar el-Assad, à casser le régime syrien, qui apparait comme le premier opposant aux jihadistes de toute obédience, qui sont les premiers et principaux  ennemis des USA pour l’opinion publique depuis le traumatisme des attentats du 9/11. ». Alors est apparu le concept en l’espèce d’une « opération limitée » dans la durée, et sans engagements de troupes au sol ».

Opération Limitée? Pour quoi faire? Les risques de représailles terroristes…

« Mais à quoi bon cette intervention alors s’interroge un opposant syrien de la première heure? A quoi servirait-elle? Elle ne changerait rien au cours de la guerre, au rapport de force, ne déboucherait sur aucune perspective de solution politique, alors à quoi bon? » Un Militaire libanais, dont le pays a été longtemps occupé par la Syrie va plus loin: C’est n’importe quoi cette stratégie! Faut-il que vous les occidentaux, connaissiez si peu Bachar pour imaginer qu’une frappe limitée, provoquerait autre chose qu’un risque de riposte indirecte du régime syrien et de ces alliés? Ce serait le chaos chez nous entre pro et anti-Bachar. Israël, la Turquie, la Jordanie pourraient se retrouver dans le collimateur des missiles de Bachar. Plus rien alors ne l’arrêterait. Et croyez-vous que le Hezbollah qui dispose d’une puissance de feu insoupçonnée resterait les bras croisés. Vous oubliez vous les français que vous aves un continent déployé au Liban-Sud opérant sous le drapeau de la FINUL, (déjà victimes de « frappes légères »)qui serait une cible de premier choix? Vous oubliez l’attentat du Drakkar à Beyrouth? (1983- 58 Parachutistes tués) la campagne d’attentats dans les rues de Paris en 1985-86?  (cf enquête du blog), l’assassinat de l’ambassadeur de France au Liban Louis Delamare en 81 par de sbires à la solde de Damas? Le terrorisme d’état international sponsorisé par la Syrie ( qui  fut le refuge de Carlos et autres terroristes sanguinaires dans les années 70, 80? Carlos auteur de l’attentat de la rue Marbeuf en 1981 aussi visant le journal d’opposition El Watan El lArabi? et bien plus récemment (été 2012) L’attentat kamikaze de Burgas attribué au Hezbollah perpétré l’an dernier contre des touristes israéliens en Bulgarie (7morts)?  Cette liste est loin d’être exhaustive! Mais elle illsustre  la réalité d’une incontournable menace. Une frappe qui n’entamerait en rien ou si peu le potentiel militaire et de nuisance du régime syrien, pourrait déboucher sur un embrasement total d’une région déjà bouillonnante!, à coups d’attentats ou d’actions militaires du même type que celle qu’envisage l’occident (tirs de missiles de croisières)  Vous croyez que Bachar, qui n’entend rien, qui vit dans son monde, et dispose d’appuis partout, même en occident, est le genre d’homme à entendre un « simple avertissement »?  Et à ne pas répondre, en utilisant tout son potentiel de nuisance? Votre diplomatie est nulle! Ou peut-être soudainement réalise t-elle les risques de riposte « asymétrique »?  Vous n’avez rien fait quand il était temps, et maintenant alors que la guerre en Syrie n’est qu’une interminable succession de massacres, et un bourbier infernal, vous voulez mener une mini-campagne de 3 jours pour sauver votre crédibilité, à laquelle vous êtes les seuls à accorder encore du crédit »? C’est surréaliste! »

« Nous allons frapper des casernes et des bases vides. Il n’y a pas de résultat militaire signifiant à attendre d’une telle opération ». général de division Vincent Desportes.

Lors d’une interview-vérité, réalisée par France-info, le général de division, Vincent Desportes, ancien chef de l’école de guerre et qui s’y connait en matière des stratégie, réputé pour son franc-parler, a livré un éclairage qui n’a pas vraiment du plaire à l’Elysée. Le militaire s’était déjà attiré les foudres  présidentielles du temps de Niclas Sarkozy en critiquant vertement la stratégie  américaine en Afghanistan, et l’absence de  coordination avec les forces alliées.  ou  une réforme des armées prévoyant des coupes de budget, et des suppressions d’effectifs. Cela lui avait valu une « réprimande » et d’être placé sur écoute par la DCRI. illustrant pleinement l’adage « Réfléchir, c’est déjà désobéir » le général en avait remis une couche au début de ce mois, pilonnant le « ivre blanc » de la défense prévoyant coupes de budget et réductions d’effectifs.

Cette fois, avec une désarmante sincérité, le général ( qui n’est plus d’active) a livré son sentiment sur le projet de frappe limitée: Pas question de liquider Bachar. « nous avons encore besoin d’un gouvernement syrien (NDRl: celui d’Assad) sinon ce serait le chaos« . Estimant que l’action relèverait plus désormais d’une question de crédibilité à préserver pour l’Occident. Le maitre ès stratégie a précisé que la frappe orchestrée à coups de missiles de croisière, avec peut-être l’engagement des SCALP français qui peuvent être tiré à longue distance par les Rafale sans pénétrer l’espace aérien syrien, ne dépasserait pas le stade de l’avertissement ( sur que Bachar va l’entendre!). Pesant ces mots, le haut-gradé a lâché:   » nous allons surement frapper essentiellement des battements vides, et il n’y a guère de résultats militaires signifiants à attendre de ce type d’offensive ».

Tout était dit, et l’interview du général Desportes, réalisée en direct, n’est pas repassée. Ce qui empêche de restituer dans son intégralité, au mot près un ITW à la grenade, au décryptage décapant. On a beau chercher sur le site de la radio ou Internet, l’analyse d’une lucidité sans appel est désormais invisible sur les écrans-radar. Mais ce serait certainement  faire preuve de mauvais esprit d’imaginer que l’édifiante  radiographie d’une offensive « petit-bras »  se serait évaporée du fait d’une « intervention » venue du sommet de l’état.

Et à l’heure ou les atermoiements ont repris le pas quant à une opération militaire occidentale, en Syrie, les massacres continuent…

(Sinistre) affaire à suivre…

Frédéric Helbert.


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À propos de l'auteur

Grand-reporter de guerre, (souvent), journaliste d'investigation, multi-médias, tous terrains, membre de l'association de la presse judiciaire, passionné par les phénomènes terroristes depuis le début de ma carrière à Europe11. Tropisme assumé pour le Moyen-Orient et la péninsule arabe-musulmane. Jamais rassasié d'infos,  accro à tous types d'enquêtes et reportages, j'aime explorer le dessous des cartes de dossiers sensibles. En toute liberté. Vos témoignages, vos infos, vos commentaires sont  bienvenus!

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