Frédéric HELBERT, journaliste d'investigation

Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie. (Albert Londres)


Syrie vs Israël: Jeu avec le feu dans le Golan. Escalade.

Publié le 13/11/2012 à 02h42 | , , , ,  | Écrire un commentaire

La Syrie menaçant d’entraîner la région toute entière dans le chaos, aurait-elle décidé d’ouvrir un nouveau front de provocation contre Israël?

Voilà le Golan, territoire conquis en 1973 par Israël en à la suite de la guerre du Kippour devenu un nouveau théâtre de « wargames », jeux de guerres entre la Syrie et ses voisins immédiats. Depuis plusieurs mois, la Syrie de Bachar el-Assad, en frappant ici ou là,  aux frontières, la Turquie, la Jordanie, le Liban, a délibérément voulu montré sa capacité à  » pouvoir mettre le feu à la région », si la partie venait à mal tourner pour le régime toujours en place. Jusque là, elle frappait ses voisins arabes. Si le Golan devient le théâtre d’une opposition frontale, Le clan Asssad allant à la provocation avec l’ennemi juré de l’extérieur : Israël, alors « on rentrerait dans une toute autre dimension » affirme un diplomate aux nations-Unies. Inquiet de voir la tournure que prenne les choses.

Car l’affaire qui avait débuté à » bas-bruits » semble tourner maintenant à l’escalade:

Les provocations toujours plus fortes

En septembre, plusieurs obus de mortiers syriens s’étaient écrasés dans une zone non peuplée des monts du Golan. Le 3 novembre déjà, samedi dernier, 3  chars syriens faisaient une incursion dans la DMZ (zone démilitarisée, zone tampon entre les deux « frontières » en violation des accords passés entre les deux pays. Aussitôt l’alerte maximale avait été décrétée pour les effectifs de l’armée israélienne situés dans la zone. C’était la première violation de la sorte signalée depuis 40 ans! (la guerre du Kippour) Venu passer les troupes en revues, le chef d’état major israélien avait alors déclaré à des hommes: « Soyez vigilants, c’est une affaire syrienne, mais cela peut devenir la nôtre. Deux jours plus tard, sur les hauteurs du Golan, une jeep armée appartenant à la célèbre unité d’élite en Israël, les « Golani« , patrouillant le long de la frontière;  avait été touchée par une rafale de balle, encore venue de Syrie. Aucun des occupants du véhicule n’avait été blessé.

Le temps des répliques pour israël

Dimanche dernier, les syriens sont  « à la relance »: Trois obus s’abattent à nouveau. Deux tombent dans des zones désertiques, le 3ème au milieu d’un village coopératif (Moshav) aurait pu faire un carnage chez des civils mais miraculeusement, il n’a pas explosé. Cette fois la décision de répliquer est prise, mais évitant délibérément de frapper la source de feu syrienne expliquera l’Etat-Major israélien. Un obus anti-char ultra sophistiqué, un « Tammuz » explose à deux pas de chars syriens repérés. « La volonté était d’envoyer un message clair » dit un officiel israélien. Qui visiblement n’est pas entendu. Hier, un char syrien tire d’une position à découvert, un obus de 1222 mm, de fabrication russe. Pas de pertes humaines coté israélien, mais un changement de cap:  « Nous souhaitons rester en dehors de cette partie dangereuse confie un diplomate à Jérusalem, mais Israël ne peut laisser impunément quiconque l’attaquer sans répliquer. Cela a toujours été notre doctrine, cela le restera. Nous espérons vivement que le dernier message envoyé aux syriens après leur ultime provocation va suffire à calmer le jeu ».

En effet l’ordre est venu de l’Etat-major en accord avec le plus haut-échelon politique: hier, L’armée israélienne a procédé à un tir de « contre-batterie », localisant la source de feu, et la frappant immédiatement. « un coup au but ». La batterie d’artillerie a été touchée sinon détruite, et deux soldats syriens au moins ont été blessés.De loin des mouvements d’ambulances ont été observés.

Confusion: les tirs pourraient provenir de violentes batailles côté syrien

Reste à savoir si l’on restera là, reste aussi à déterminer, car c’est une question qui se pose au sein du commandement des »Golani », si ces tirs sporadiques qui arrivent près de positions israéliennes  ne sont pas des tirs perdus liés à une bataille que se livrent près de la frontière, des éléments de l’armée loyale à Bachar el-Aassad et des insurgés. Certains généraux pensent que ces « débordements » sont plutôt liés aux intenses combats que se livre factions syriennes rivales entre elles à deux pas de la frontière.

Les médias syriens n’ont pas fait état de ces incidents. Côté israélien les services de renseignements militaires savent qu’un village, Birj Ajam, situé dans la zone démilitarisée, est le théâtre d’intenses combats, et pilonnée par l’artillerie de Bachar el-Assad.

« Bachar el-Assad profite peut-être d’une situation trouble pour jouer sur des tableaux différents en laissant la confusion planer » dit un officier de haut-rang israélien. Mais chez nous, pas de confusion, le message est désormais parfaitement parvenu jusqu’à Damas, toute attaque, quelle qu’en soit la raison, fera désormais immédiatement l’objet de mesures de rétorsion immédiate.

Frédéric Helbert.


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À propos de l'auteur

Grand-reporter de guerre, (souvent), journaliste d'investigation, multi-médias, tous terrains, membre de l'association de la presse judiciaire, passionné par les phénomènes terroristes depuis le début de ma carrière à Europe11. Tropisme assumé pour le Moyen-Orient et la péninsule arabe-musulmane. Jamais rassasié d'infos,  accro à tous types d'enquêtes et reportages, j'aime explorer le dessous des cartes de dossiers sensibles. En toute liberté. Vos témoignages, vos infos, vos commentaires sont  bienvenus!

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