Frédéric HELBERT, journaliste d'investigation

Notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie. (Albert Londres)


Nicolas Sarkozy: Ce soir à Minuit, Il redevient un citoyen justiciable comme un autre.

Publié le 15/06/2012 à 05h59 |  | Écrire un commentaire

Ce vendredi soir à minuit, la vie de Nicolas Sarkozy va changer! C’est à cette heure précise qu’il perdra son « immunité présidentielle » lui ayant permis de ne jamais être inquiété dans de nombreuses affaires politico-judiciaires, ou son nom a été évoqué, son action pointée du doigt dans certains dossiers.

A partir de samedi, il pourra, comme n’importe quel autre citoyen, faire l’objet de poursuites, être convoqué par des juges, entendu comme témoin, voire mis en examen si les magistrats l’estiment utile ou nécessaire. Il ne jouira plus de la protection accordée à tout président dans l’exercice de ses fonctions, protection prévue par l’article 67 de la Constitution qui stipule qu’un président de la république ne peut  faire l’objet d’aucun acte d’information, d’instruction , ni de poursuite(s) judiciaires, pas plus qu’être appelé à témoigner. Fini tout cela.

Nicolas Sarkozy devra se plier aux décisions des magistrats, ainsi qu’avait dù le faire son prédécesseur Jacques Chirac. Mais la liste des affaires où l’ex-président de ce que certains ont appelé « l’Etat UMP » est susceptible d’être inquiété, est longue. Le rôle que l’on peut y imputer à Nicolas Sarkozy n’est pas toujours le même.

Affaire emblématique du mandat de l’ancien chef de l’état:

Le dossier KARACHI

Dossier à tiroirs, ou reprenant à zéro l’enquête sur l’attentat ayant coûté la vie à 11 français de la DCN, envoyés construire des sous-marins au Pakistan dans le cadre d’un contrat de ventes militaires signé par le gouvernement Balladur, le juge anti-terroriste Trévidic a ouvert une piste financière. Le contrat a fait l’objet d’un mécanisme de versements de commissions et de rétros-commissions, dont l’arrêt brutal du versement ordonné par Jacques Chirac lors de son accession au Pouvoir aurait pu provoquer la fureur des destinataires pakistanais des rétro-commissions, qui auraient organisé l’attentat un temps imputé seulement à Al Qaida. Le nom de Nicolas Sarkozy apparaît sur plusieurs documents, actés au dossier, ayant servis à créer « la coquille financière » permettant l’échange commissions/rétro-commissions. Ce volet financier a été disjoint, et instruit sans coup férir par Renaud Van Ruymbeke, juge au pôle financier de Paris. reste à établir le degré exact d’implication de Nicolas Sarkozy dans ce vaste « Monopoly ». Et pour l’heure, le lien formel entre l’arrêt du versements des commissions décidé par Jacques Chirac et l’exécution de l’attentat n’a pas encore été directement établi et prouvé par le Juge Trévidic.

Autre affaire très médiatisée, qui pourrait lui porter un lourd préjudice:

Le Dossier BETTENCOURT

C’est là ou les choses pourraient aller le plus vite, ou le juge Gentil, qui instruit un des volets de l’affaire « dépaysée » à la Cour d’appel de Bordeaux, et avance au pas de charge, pourrait vouloir entendre très vite Nicolas Sarkozy. Ce volet porte sur des soupçons plus qu’appuyés de financement illégal de la campagne électorale du candidat Sarkozy en 2007. Plusieurs témoins vivant dans l’entourage de l’héritière de l’empire Loréal, Liliane Bettencourt, assurent que des enveloppes de « cash » portant sur des sommes faramineuses ont été régulièrement données à des proches de Nicolas Sarkozy, où l’ancien maire de Neuilly sur Seine lui-même.  Le témoignage à charge de l’ancienne comptable de Madame Bettencourt est édifiant. Quant à son ex-gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, il est en prison. L’accélération récente de l’instruction, et une valse d’auditions à répétition, tendraient à indiquer que Nicolas Sarkozy ne devrait pas tarder à passer sur le grill.

Moins solide:

Le dossier KADHAFI

C’est le dernier en date, ou se multiplie plaintes et contre-plaintes entre la publication « Mediapart » et Nicolas Sarkozy. Il a surgi alors que la campagne présidentielle était engagée. Il ramène à une déclaration faite par le fils de Mouhamar Kadhafi, réclamant alors que le régime s’effondrait, notamment sous les coups de boutoirs des Rafale de l’armée de l’air française, que « Nicolas Sarkozy rende l’argent donné pour sa campagne ». Un document très controversé, attestant d’une promesse de remise de 50 millions d’euros(!) a été publié par le journal Médiapart. et fait l’objet d’une polémique sévère, quant à son authenticité. Reste qu’en dehors des plaintes annexes (diffamation, diffusion de fausses nouvelles, dénonciation calomnieuse etc…) aucune enquête judiciaire n’a été diligentée.

D’autres affaires, de moindre importance mais qui pourraient être tout aussi gênantes comme celle des « sondages de l’Elysée », pourraient donner lieu à des suites éventuellement préjudiciables à Nicolas Sarkozy.

Si l’avenir politique de l’ex-président reste incertain, l’agenda judiciaire du citoyen Sarkozy risque d’être chargé dans les semaines ou les mois qui viennent.

FH


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À propos de l'auteur

Grand-reporter de guerre, (souvent), journaliste d'investigation, multi-médias, tous terrains, membre de l'association de la presse judiciaire, passionné par les phénomènes terroristes depuis le début de ma carrière à Europe11. Tropisme assumé pour le Moyen-Orient et la péninsule arabe-musulmane. Jamais rassasié d'infos,  accro à tous types d'enquêtes et reportages, j'aime explorer le dessous des cartes de dossiers sensibles. En toute liberté. Vos témoignages, vos infos, vos commentaires sont  bienvenus!

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